En 1890, la Ville et l’État de Genève commandent au peintre genevois Gustave de Beaumont l’exécution d’une frise historique au sommet de l’Arsenal, ancien dépôt d’armes dans la Vieille Ville, restauré et reconverti pour l’occasion en Musée d’histoire de Genève. D’une longueur de près de 46 mètres, la fresque se déroule sur la partie supérieure des trois murs extérieurs de l’édifice. Elle sera réalisée entre 1891-1892 sur la base de grands cartons préparatoires.

Avant d’exécuter ces cartons, l’artiste a jeté sur papier de très nombreuses esquisses, études et dessins rehaussés à l’aquarelle et conservés dans les archives de famille. C’est à partir de ces feuillets et frises sur papier de petit format qu’est illustrée l’Histoire de Genève d’Isabelle Evéquoz. Ce sont des scènes qui témoignent à la fois d’une belle maîtrise du dessin, de la composition et de l’harmonie des couleurs, mais aussi de la grande liberté d’expression qu’autorisent l’esquisse et le dessin préparatoire.

C’est sur la base d’échanges avec l’historien et directeur des Archives de l’état de Genève, Théophile Dufour, que Gustave de Beaumont donne forme aux épisode marquants de l’histoire genevoise, inscrivant en marge des scènes noms de personnages, dates ou annotations sur le choix des couleurs. Le plus souvent aquarellés, ces dessins témoignent non seulement du talent de cet artiste reconnu de son temps et, depuis trop longtemps oublié, mais aussi de la conception héroïque de l’histoire à la fin du XIXème siècle.