Horaire Salle Crosnier (jours fériés inclus)
Mardi–Vendredi   15:00 – 19:00
Samedi                  14:00 – 18:00

Réflexions sur l’œuvre de Josse Bailly

Deux ducs italiens surmontés du logo Yonex en guise de chapeau, une série de ninjas spécialistes en sniffage de cocaïne ou encore des portraits d’animaux humanisés, détaillés avec autant de conviction qu’un naturaliste. Ces images comportent toujours un élément qui ne colle absolument pas avec le thème, car le peintre aime ses sujets, mais ne se gène pas de les tourner en dérision.

Ces personnages et ces situations sont irrévérencieux, absurdes, et se moquent bien de toutes conventions. L’imagination débridée de l’artiste ne doit pas être entravée, car l’humour est roi. Mises à plat dans un petit carnet de croquis, les idées s’enchaînent aussi vite que les détonations d’une mitraillette. La production est énorme et déborde de tous les côtés, en formant des tas.

Le concept pourrait se suffire à lui-même si l’aspect pictural ne prenait pas le plus souvent une place majeure. Les techniques et supports varient et se mélangent considérablement ce qui amène une richesse et une profondeur qui tranchent avec l’apparente naïveté des sujets présentés, ainsi que la dimension narrative toujours présente. L’effet est surprenant. Tel ce gros poisson improbable, qui semble pourtant nager dans des eaux d’un réalisme troublant, ou ce koala à l’air stupide, dont le pelage jaillit littéralement hors de la toile.

Le peintre assidu et curieux, ne cesse d’expérimenter, repoussant ses propres limites à chaque fois qu’il entame un nouveau travail. Il peint pour notre déplaisir et nous fait progresser dans notre perception de ce qu’est la peinture, une manière de nous dire de rester tolérant et ouvert d’esprit.

Hayan Kam Nakache

Avec le soutien de

Fonds Claudine et Sven Widgren