La collection de peintures de la Société des Arts est le produit de toute une histoire que l’on peut schématiquement diviser en deux périodes. La première est celle de l’itinérance d’une institution qui, fondée en 1776 sur le modèle anglais et hébergée dans plusieurs lieux (le bâtiment dit le « Calabri », la maison voisine dite « Artibus promovendis » puis le Musée Rath à partir de 1826), gère dès 1786, conjointement à la Ville-État de Genève, l’École de dessin et sa collection, destinée prioritairement à la formation artistique et faite d’abord de dessins et d’estampes, ensuite de sculptures et de moulages en plâtre, enfin de peintures : donné en 1798, le Portrait de François Tronchin par Jean-Pierre Saint-Ours constitue le premier élément d’un ensemble fortement enrichi à partir de 1817, date du transfert des peintures de l’Hôtel de Ville données douze ans plus tôt par Napoléon.

À partir de la prise de possession du Musée Rath par la Ville de Genève en 1851 (autonomisée de l’État dès 1842), la seconde période est celle durant laquelle la Société des Arts se dote d’un lieu propre, le Palais de l’Athénée (construit en 1860-1864 dans un style néo-renaissant) et poursuit sa mission de promouvoir les arts à travers différents concours (notamment le Concours Calame dès 1866 et le Concours Diday dès 1880). Enrichies principalement par des dons et des legs, les collections de la Société des Arts comptent aujourd’hui environ 350 œuvres  (dessins, estampes, peintures, affiches et photographies) réparties dans différents espaces du Palais de l’Athénée. Pensé sur deux ans (automne 2020-automne 2022), le projet d’étude des peintures de la Société des Arts consistera à établir le catalogue raisonné des peintures (jusqu’en 1918) conservées dans le Palais de l’Athénée et de publier un ouvrage qui retrace l’histoire de la collection.
Inscrit dans un partenariat entre la Société des arts, les Musées d’art et d’histoire et l’Université de Genève (unité d’histoire de l’art), il fait suite à plusieurs initiatives visant à valoriser le patrimoine genevois : les catalogues des peintures fl amandes et hollandaises (2005 et 2009) ainsi que des peintures italiennes et espagnoles du Musée d’art et d’histoire (2015) ou encore l’ouvrage sur la collection Zoubov (2013).

Le projet se fera au sein d’un séminaire universitaire, en contribuant ainsi à la formation des étudiant.e.s qui auront la responsabilité d’étudier concrètement la collection de peintures. Durant les deux années du projet, plusieurs événements seront organisés à la Société des Arts : une conférence de lancement ainsi que deux colloques sur le métier du peintre, l’un (automne 2021) concentré sur l’Ancien Régime ; l’autre (automne 2022) sur le XIXe siècle.