Le Prix de la Société des Arts de Genève – Arts Visuels – 7e édition 2021 est décerné à Fabrice Gygi.
La remise du Prix et le vernissage de l’exposition de Fabrice Gygi
a eu lieu le jeudi 16 septembre à 18h00 au Palais de l’Athénée.
L’exposition Une longue vacance était à découvrir à la Salle Crosnier jusqu’au 16 octobre 2021.
Sous la direction d’Eveline Notter, historienne de l’art et pilote du Prix de la Société des Arts de Genève – Arts Visuels, le jury a décerné la 7e édition 2021 à Fabrice Gygi.
Fabrice Gygi
Fabrice Gygi est l’un des artistes suisses majeurs de sa génération. Son parcours, caractérisé par le nomadisme, l’a fait mener une recherche formelle sans cesse renouvelée. Depuis plus de trente ans, il explore l’ambivalence des artefacts qu’il produits – entre objets fonctionnels et œuvres d’art. Cette ambiguïté orchestrée permet à l’artiste de s’affranchir d’une société normative obéissant à des logiques de pouvoir.
Formé au Centre genevois de gravure contemporaine (aujourd’hui, le Centre d’édition contemporaine), puis à l’École des arts décoratifs et aux Beaux-Arts de Genève, Fabrice Gygi se fait d’abord connaître, dès la fin des années 1980, par des gravures et des performances dans lesquelles il explore les limites de son propre corps. Porté initialement vers la sphère intime, il élargit ensuite progressivement son horizon à la société dans son ensemble. L’artiste cherche à pointer les mécanismes autoritaires de l’environnement quotidien dans leurs aspects à la fois triviaux et pervers. Afin de questionner l’ordre réel des choses, il développe, dès les années 1990, un travail de structures sculpturales faites de bâche, d’acier, de bois et de tubes qui sous-tendent une forme de violence, de répression ou de menace. Au sein d’un vocabulaire formel minimaliste emprunté aux infrastructures urbaines et aux objets usuels et nomades, il détourne ces derniers de leurs fonctions premières au profit d’une ambivalence contentieuse. Il nous amène ainsi à penser l’obéissance civile et à interroger l’idéal occidental de liberté.
Fabrice Gygi se consacre depuis 2010 à la recherche de lignes abstraites et pures. Il a produit des bijoux, dont les formes géométriques élémentaires composant des microarchitectures se sont transformées en sculptures et en bas-reliefs, notamment réalisés en acier Corten. Cette exploration de l’abstraction géométrique se poursuit par la création, depuis 2018, d’aquarelles de grand format dans une gamme chromatique restreinte. À nouveau s’y joue un rapport tendu entre le matériau, son emploi rigoureux et contrôlé ainsi que le motif sériel.
Fabrice Gygi est né à Genève en 1965 ; il vit et travaille à Genève et à Martigny. Il enseigne à la Haute école d’art et de design de Genève depuis 2004 et à l’École cantonale d’art de Lausanne de 1997 à 2005. Il est membre fondateur de Forde (1994-), l’espace d’art contemporain de l’Usine à Genève, et de Darse (2008-).
Fabrice Gygi a représenté la Suisse aux Biennales du Caire (1996), de São Paulo (2002) et de Venise (2009). Ses principales expositions institutionnelles se sont tenues au Magasin à Grenoble (2000), au MAMCO à Genève (2004), au Kunstmuseum St. Gallen (2005), à l’Orange County Museum of Art à Newport Beach (2005), à l’Istituto Svizzero di Roma (2010) et au Centre culturel suisse de Paris (2013).
Son travail a été présenté au sein de grandes expositions collectives internationales comprenant la Kunsthalle Bern (1996), le Kunsthaus Bregenz (2000), la 25e Biennale de Ljubljana (2003), le Museo Nacional Reina Sofía (2003), le Museum Ludwig (2005), le Musée d’Art Contemporain de Lyon (2007), le Palais de Tokyo (2011), le Swiss Institute New York (2015), le Kunsthaus Zurich (2015), le Migros Museum (2016), le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (2017), le Musée Tinguely (2017), le Kunstmuseum Olten (2018) et la Fondation CAB, Bruxelles (2019).
L’artiste a été lauréat de nombreuses récompenses parmi lesquelles la Bourse Lissignol-Chevalier, Genève (1995), le 2ème Prix de la Biennale du Caire (1996), la Bourse fédérale, Berne (en 1996, 1997, 1998), le Prix de la Société suisse de gravure, Zurich (2001), le 1er Prix de la Ville du Locle (2004) et le Prix du quARTier des Bains, Genève (2007).
Le Prix de la Société des Arts de Genève
Le Prix de la Société des Arts de Genève – Arts Visuels distingue depuis 2009, tous les deux ans, un·e artiste confirmé·e suisse ou établi·e en Suisse depuis 5 ans, dont le travail a déjà été remarqué sur la scène suisse et internationale. S’inscrivant pleinement dans l’histoire des activités de la classe des beaux-arts de la Société des Arts de Genève, cette distinction représente une reconnaissance à un moment clé du parcours d’un·e artiste, lui offrant un encouragement, une mise en valeur ainsi que des moyens financiers pour poursuivre son œuvre. Il s’agit de l’une des récompenses les plus importantes de Suisse, dotée de 50’000 francs, complétée par une exposition personnelle à la salle Crosnier et par une publication.
Lors de ses précédentes éditions, le Prix a été attribué à Francis Baudevin (2009), Christoph Büchel (2011), Gianni Motti (2013), Sylvie Fleury (2015), !Mediengruppe Bitnik (2017) et Renée Levi (2019).
Le Prix de la Société des Arts est attribué par les membres d’un jury, renouvelé chaque année, présidé et constitué par Eveline Notter – historienne de l’art et commissaire d’exposition – pour l’édition 2021. Le jury est composé de : Sarah Burkhalter (responsable de l’Antenne romande de l’Institut suisse pour l’étude de l’art – SIK-ISEA), Séverine Fromaigeat (commissaire au Musée Tinguely, Bâle et représentante de la Commission des expositions de la Société des Arts de Genève), Véronique Pittori (chargée de projet et assistante d’édition d’artistes auprès d’art&fiction, Lausanne), Una Szeemann (artiste) et Philip Ursprung (professeur d’histoire de l’art et d’architecture à l’ETH Zurich).
Contacts
Eveline Notter
Commissaire du Prix de la Société des Arts
7e édition 2021
Virginie Du Pasquier Vaucher
Relations presse